Le nouvel observateur titrait dans son numéro 02228 à propos du cinquantenaire du cessez-le feu en Algérie "cette guerre que l'on pouvait éviter". A mon humble avis je ne l'affirmerais plus, pour y avoir participé à mes vingts ans et pour y avoir cru à cette époque me rétractant avec la vision du recul.
Un journaliste du nouvel observateur qui devait s'appuyer sur maints documents historiques, sur des études, sur les essais de nombreux écrivains, consignait dans les années 1998/2000 dans sa revue que nous étions nous français cousins des Algériens!?....Ce propos m'a fait avoir cette réflexion "qu'il n'y a que dans les familles qu'il y a conflit" ce qui apporte une valeur ajoutée à son propos...............
Mais la réalité est toute autre, du moins, nos deux familles ont pris des chemins différents depuis "lucy"si l'on considère ce qu'affirment les paléontologues, que l'Afrique noire a été le berceau de l'humanité et que tous les peuples descendent de la migration de "lucy"?............
Entre les Algériens et les Français il y a non pas un fossé mais la méditerranée qui les séparent. Leurs religions différent. Leurs civilisations aussi, de même que leurs écritures qui ont des directions opposées.
Cette guerre ne pouvait être évitée. Elle a d'ailleurs commencé en 1830, par l'expédition d'Alger qui avait à l'origine deux prétextes. Le premier prétexte a été d'organiser une expédition punitive contre les incursions arabes sur la côte méditerranéenne française, le second de redorer le blason de Charles X par une expédition réussie..........ça a failli ne pas être le cas. Charles X a donc pris pied sur le sol Algérien et s'en est rendu maître.
Plus tard, lorsque Napoléon III se rendit en Algérie, il proposa de créer un territoire annexé à la France et d'y mettre à sa tête un dignitaire Algérien. Il pensa à Abdel kader et lui proposa. Celui-ci refusa. Vint tout ce qui s'ensuivi.
De même quand le Général de Gaulle appelé au pouvoir, proposa aux responsables du GPRA la paix des braves, ceux-ci refusèrent et comme leur illustre prédécesseur intensifièrent les actions de guerre ce à quoi la France répondit par une réponse autant musclée.
Il faut se rappeler un propos recueilli chez les Algériens qui s'enrôlaient aux cotés de l'Irak quand les américains ont décidé de faire la guerre à Sadam Hussein. Ils avaient répondu aux journalistes qu'ils aimaient se battre quelle qu'en fut la cause.................aussi bien cette guerre d'Irak que les représailles qu'ils perprétaient à l'encontre de la population de leur pays avec le groupement islamiste armé.
Lors de ma présence en Algérie pour y effectuer mes obligations militaires et républicaines, j'avais un sentiment mitigé sur les harkis. Si certains étaient sincères d'autres trichaient. Par contre j'ai eu un sentiment respectueux envers les fellaghas, surtout ceux de l'ALN, qui se battaient en soldats, cruels, certes, mais qui faisaient honneur à leur uniforme et qui avaient autant de courage que nous en manifestions lors des accrochages que j'ai vécu.
Nous avons, nous les vingts de l'époque "les teen-agers" comme disent les anglais, subi cette guerre d'Algérie, comme nous avions subi la défaite Française de 1940 et l'occupation Nazie qui s'ensuivit durant de longues années......................
Ils ont vécu malgré eux ces étés de canicule
quand les balles striaient un ciel de plomb avec fureur
perfides elles miailaient à leurs oreilles incrédules
....ils atttendaient qu'avec le soir s'estompe leur frayeur
comme des moustiques dans leur incessante quête
les projectiles sifflaient dans l'air lourd et plombé
assouvissant leur furtif besoin de conquête
comme le désir brutal des sens éxarcerbés
se baignant de lumière se glissant dans le noir
la mort rôdait autour de chaque vie
dans les petits matins clairs dans les lueurs du soir
elle servait sa fin jamais assouvie
elle s'infiltrait au coeur de la bataille
où attentive au claquement des mitraillettes
elle accompagnait leur mortelle mitraille
en imitant le chant strident de l'alouette
comme l'araignée attendant tapie dans sa toile
comme la femme blottie dans son cocon attend l'amour
la mort enveloppée dans son mystérieux voile
attendait que la vie trébuchât à chaque détour
leur revint alors le souvenir d'une prime enfance
quand blottis contre des adultes apeurés
ils vibraient d'une fervente espérance
dans cette cave humide où ils étaient terrés...........